CHAPITRE XI

DANS LEQUEL BÉRU SE HISSE AU NIVEAU DES PLUS GRANDS !


Une foule considérable cerne l’entrée du poste de police. Les badauds regardent la Rolls et le fourgon noir avec curiosité, sensibles à l’anachronisme que constitue la réunion de ces deux véhicules. Lorsque je parais, enchaîné à mon king-kong, un murmure à tout hasard hostile monte de la populace. L’un des gardes ouvre la porte arrière du fourgon. Avant que je n’escalade les degrés du marchepied, le gorille me déchaîne because les cellules individuelles du fourgon ne peuvent héberger plus d’une personne, à la rigueur une personne et demie, à la fois. Comme il n’y a pas de gardes cul-de-jatte, force leur est donc de m’isoler. Dès qu’il me déchaîne des éléments mystérieux en font autant. Une explosion retentit : de hautes flammes jaillissent sous le fourgon, le lèchent, l’enveloppent. Le feu se met à serpenter dans la foule qui se débine à une allure supersonique et en produisant des « bangs » également supersoniques. Une traînée de poudre, les mecs ! Les passants, les non-passants, les flics en uniforme et les z’en-civil, tous prennent la direction de leur choix et essaient de battre le record du monde des dix mille mètres.

Je reste planté sur le marchepied à me demander ce qui arrive. Comme je me le demande au milieu d’un brasier, mes réflexions revêtent vite un intérêt brûlant.

— T’attends le métro ou d’être cuit à point ? rugit l’organe béruréen.

Mort de mes os ! Je pige que cet incendie surprenant est une manœuvre de mon féal Alexandre-Benoît. En voilà un qui tombe à pique.

Je saute du fourgon. La bagnole du Gravos est là, portière ouverte. Je me précipite à l’intérieur sans réfléchir qu’en agissant de la sorte j’aggrave drôlement mon cas.

Il fait un décollage impressionnant, le Mastar. Faut le voir, sa gapette au ras des sourcils et son gros dargeot étalé sur la banquette. Ses miches ont crevé la peau oignonesque du bermuda pour conquérir vaillamment leur liberté.

Ayant eu raison de la couture médiane, elles débordent copieusement, plantureuses, poilues, sombres comme les origines du monde.

— T’es dingue, Gros, j’halète. Un coup pareil c’est la Bastille pour toi, je suis inculpé de viol et de meurtre !

— Et ta sister, elle est inculpée de tapinage sur la voie biblique ? riposte le Mahousse.

Sa Majesté, je vous l’ai souvent dit, mais dans les grands instants, elle est sublime ! Vous le verriez au volant de sa vieille traction ravaudée, vous en prendriez des vapeurs.

— T’as eu le temps de tubophoner au Vieux ?

— Je suis t’été au bureau de poste voisin, ils m’ont renseigné comme quoi y avait une plombe d’attente pour Pantruche ! Les bigophones, ça devient plus praticable, maintenant ! C’est presque aussi duraille de causer d’Athènes à Paris que de Meulan à Paris ! Alors je m’ai dit que j’avais meilleur compte de t’estirper de ce gourbi par mes moyens privés. Qu’est-ce que tu voudrais qu’il fasse, le Dabe, depuis son burlingue, qu’il t’envoie une boîte de crottes en chocolat ?

Et qu’est-ce que tu as fait ?

J’avais une nourrice de réserve dans ma guinde. Quand le fourgon cellulaire s’est annoncé, j’ai répandu ma tisane dessous en laissant des traînées jusqu’à la lourde du poste. Une petite alloufe au bon moment et t’as vu le résultat ?

— Tu aurais dû te faire artificier, approuvé-je. Seulement fais-leur confiance aux poulardins grecs, on va les avoir au panier dans pas longtemps et peut-être avant. Surtout qu’avec ton os, pour passer inaperçus faudrait que toute la population hellène soit devenue aveugle et sourde !

Il volante brillamment, prenant des virages à angle aigu, la lèvre inférieure bloquée dans son râtelier incomplet.

— Tu crois que c’est le moment d’insulter Agathe ? lâche-t-il avec seulement un coin de sa bouche.

Agathe, c’est sa Citroën carolingienne. Il y tient comme à la prunelle de ses yeux. Elle part en copeaux, en lambeaux, en fétus, en poussière. Il y a du carton à la place des vitres et une photo de fille à poil à la place du rétroviseur. Le capot tient avec du fil de fer et il bouche les trous de ses pneus harassés avec du chouingue-gomme mâchouillé, mais Agathe tient toujours la route. Elle perd son huile, ses boulons, sa tubulure, ses ressorts, sa courroie de ventilateur, ses vis platinées, ses bougies, mais elle roule encore ! Elle n’a plus d’essuie-glaces, ce qui est sans importance puisque le pare-brise est absent, ses phares pendent au bout de leurs fils comme deux poires blettes épargnées par l’automne et elle est cabossée comme une boîte de conserve ayant servi de ballon de foot à des écoliers, mais elle roule toujours. Elle donne de la bande, vu qu’il lui manque des lames de ressort, les roues écrivent des huit en tournant, les coussins ressemblent à des fourchetées de fumier, ses pare-chocs sont devenus fers de lance, mais elle absorbe les kilomètres comme une grande !

Le cercle du volant tient à l’aide d’une clé de boîte à sardines, le levier de vitesse a été remplacé par un tisonnier de cuivre et la semelle de bois d’une galoche supplée la pédale de frein, mais le vaillant Béru continue de manier son automobile avec brio, et de la conduire à vive allure sur les chemins tortueux de la gloire et de l’honneur.

— Où me conduis-tu ? m’inquiété-je, frappé par la détermination de mon ami.

En effet, il roule sans la moindre hésitation, tournant à gauche ou à droite en homme sachant où il veut aller et sachant y aller !

— Occupe-toi pas du chapeau de la gamine, j’ai mon plan.

— Ça serait indiscret de te demander ?

— On va à la Cropole, bougonne-t-il.

Comme, muet de surprise, je ne réagis pas, il récite :

— La Cropole est une citadelle de l’ancienne Athènes, sur un rocher haut de 270 mètres. Cette vieille forteresse, où Pisistrate avait encore son palais, fut ravagée par les Perses, lors des guerres médiques. Au Ve siècle avant Jésus-Christ, la Cropole, consacrée à Athéna, fut ornée de magnifiques monuments…

Il se tait.

— J’avais appris tout le blaud sur mon guide, mais après j’sais plus.

— Qu’est-ce qu’on va foutre à l’Acropole, Gros ?

— Y a un parkinge terrible, là-bas. On va carrer ma chiote dans le lot et se prendre un bus touristique. Souviens-toi que c’est toujours dans la foule qu’on se planque le mieux.

— Tu m’as l’air de connaître le chemin à fond.

— Espère un peu, moi et Berthe on y va tous les jours. J’sais pas ce qu’a pris à ma bonne femme, mais le Partez-donc, c’est son vice depuis notre arrivée ici. Elle s’y trouve en ce moment que je te cause.

Il trouve le moyen de boutader, alors qu’il cogne le cent dix sur son tas de rouille :

— Je savais qu’elle aimait la graisse, mais à ce point, ça me fait comme le fameux radeau : ça me méduse !

Ayant de la sorte apporté son tribut à l’humour, il se consacre à la difficile conduite d’Agathe. Je me retourne sans arrêt, m’attendant à voir débouler des motards déguisés en hululants de la mort, mais tout est tranquille.

Ma fuite dans la panique a magnifiquement réussi.

Dix minutes plus tard, nous sommes au pied de l’Acropole.

Béru se faufile à travers la mer de chignoles remisées là. Il dégauchit une place, s’y range, et saute de voiture.

— Tu vas m’aider ! ordonne-t-il en dégageant la chaîne qui ferme sa malle.

— A quoi faire ?

— On va mettre à Agathe son préservatif, dit-il en sortant une bâche bleu métallisé. D’abord ça la camouflera, ensuite comme je sais pas combien de temps la pauvrette va moisir ici, au cas qu’il pleuvrait ça lui tiendra le nez au sec !

Nous couvrons donc le bolide, avec les soins minutieux que peuvent apporter les mécaniciens de l’équipe Ferrari à leurs coursiers engagés aux 24 plombes du Mans.

Ensuite, le Gravos me drive vers le parking réservé aux cars.

— On va aller se planquer dans mon bus habituel, je commence à connaître le chauffeur, un mec tout ce qu’il y a de charmant, je lui expliquerai que t’es un aminche de rencontre et j’y glisserai quelques braquemards (c’est la mornifle du patelin) pour qu’il acceptasse de te véhiculer.

Le Puissant passe en revue les bus bleus ou rouges rangés au bas du Parthénon.

— Le nôtre, c’est le bleu à bande crème, là-bas ! dit-il.

On s’y dirige. Il mate les abords, mais n’avise pas le chauffeur.

— Attendons-le à l’intérieur ! recommande mon vaillant complice.

Il ouvre la lourde du véhicule, escalade le marchepied et s’arrête, muet de saisissement. Je vois friser les poils de ses mollets.

— Eh bien, pépère ? je demande.

Comme il ne répond pas, je le pousse et me hisse près de lui. Un spectacle d’une rare qualité artistique me saute aux lucarnes. Figurez-vous que, contrairement à ce qu’on pouvait croire de l’extérieur, le car n’est point vide. Deux personnes s’y trouvent. Ces deux passagers discrets sont allongés dans le couloir du véhicule. L’un est une passagère qui a nom Berthe Bérurier, l’autre est le chauffeur du car. Vu l’étroitesse de l’allée, ces dignes gens ont dû se superposer. C’est le chauffeur qui occupe la position supérieure. On dirait qu’il fait de l’hébertisme et qu’il tente, en rampant, d’escalader le vigoureux promontoire constitué par l’académie berthienne. Il se trémousse vilain ! Il vient, il va, il geint. Et la brave Berthy, toujours soucieuse d’assister son prochain, l’encourage du geste et de la voix.

— Berthe, nom de Zeus ! jure le Gravos en franco-grec.

La douce épouse pousse une exclamation supplémentaire (de surprise celle-là) et relève sa tête boursouflée et rouge de volupté.

— Alexandre-Benoît ! balbutie-t-elle.

Au lieu de faire jouer son différentiel à pivot surcompensé, le chauffeur de la compagnie Grèce-Azur (c’est écrit sur sa casquette) met au contraire le grand développement, et il a une bonne excuse à cela puisque, en argot athénien, alec zandrebenoas signifie : plus vite chéri. C’est un consciencieux, un obéissant. Et puis il a conscience d’étreindre la France éternelle et il se veut à la hauteur de sa lourde tâche. Il sait qu’elle en a vu d’autres, la France. Des vertes, des pas mûres, des en couleurs, des en scope, des en télescope, des en périscope, des vigoureuses, des vibrantes, des démentielles, des artificielles, des pompidiennes, des trémoliennes, des mollessiennes, des dix-huit juillennes, des hitlériennes, des mahousses, des chétives, des renforcées, des autoritaires, des majoritaires, des velléitaires, des astreuses et des désastreuses.

— C’est fini, ce branle-bas ! tonne le bermudé. Vous pourriez vous arrêter quand je vous cause !

Du coup (si j’ose dire) le chauffeur interrompt son manège enchanté et remet Pollux à la niche. Il se dresse sur les genoux, tels les Pompéiens fuyant la colère du Vésuve.

— Salopard ! mugit le Courroucé. Un mec que j’y offrais des cigarettes à tout va et que j’y cloquais des pourliches royals !

Il tend les deux mains à son épouse pour l’aider à retrouver la verticale sans laquelle l’homme ne serait qu’un quadrupède parmi tant d’autres.

— Pour Berthy, y a des circonstances exténuantes, déclare-t-il à mon intention, la pauvrette supporte pas le climat. La chaleur y porte à la peau, c’est physionomiste chez elle, ça on le sait ! Mais ce vilain macaque n’a pas d’excuses, lui ! Il le connaît son climat, non, quoi, merde !

Béru cramponne le chauffeur par le collet, il le soulève, lui file de sa main libre une torgnole fracassante. L’autre se met à glavioter ses chailles comme des grains de riz. C’est un type d’une trentaine d’années, beau et frisotté. Il est mort de frousse.

Berthe renfile son propre Bermuda qui gît sur une banquette. Elle me prend à témoin.

— Ces gens-là, me dit-elle en montrant son complice, ils ont tous les culots, je vous jure… J’étais venue m’asseoir un moment ici pendant la visite, et puis voilà monsieur qui me saute dessus, comme ça, vous parlez d’un aplomb ! Moi, que voulez-vous, faible femme, à quoi bon lutter ?

— Ma pauvre biquette ! lamente Sa Majesté en chicornant l’autre de plus belle. On va lui faire casquer les dommages à ce oustiti. Se permettre des principautés de brute en blanc sur une innocente touriste infectée par la chaleur ! Si je m’écouterais, je le conduirais au commissariat par les oreilles !

— Tu crois que c’est le moment ? demandé-je.

— Non, exact, consent le Gros. Oh ! mais, ajoute-t-il, il me vient une idée.

Il propulse le Casanova de l’Acropole sur son siège.

— Démarre, mec !

Comme le zig pige pas, je le lui dis en anglais. Il me zozote à travers ses brèches qu’il est obligé d’attendre sa caravane de parthéniens.

— Elle rentrera à pinces ! lui assuré-je, en route, on te dit.

— Où vais-je ?

Je gamberge.

— Tu connais l’adresse d’un fripier ?

— Ben… oui.

— Alors, tu nous y mènes !

Quelques minutes plus tard, l’énorme véhicule se range devant une échoppe du Pirée. C’est plutôt minable, comme endroit, mais nous n’avons pas le temps de faire la fine bouche.

Fort heureusement, les poulets ne m’ont pas vidé les vagues et j’ai mon fric intégral.

— Je vais louer des frusques pour nous deux, Gros, déclaré-je. Ton tour de taille oscille toujours dans les 120-140 ?

— Toujours, affirme le Mastar. Surtout en ce moment que la boustifaille grecque me ballonne !

J’entre chez le fripier et je lui achète deux tenues de pope. Comme, en outre, il fait dans le postiche, je choisis deux barbes angoresques, noires, longues et carrées comme des tabliers de sapeur.

— C’est quoi t’est-ce ? demande Béru.

— Je te ferai la surprise, Gras-double !

Je m’empare d’un Guide bleu perdu dans le filet à bagages. Je le feuillette jusqu’à ce que je trouve la notice consacrée au monastère du mont Phoscaos. Celui-ci se trouve dans l’île d’Adamos, non loin d’Athènes. Il a été fondé au XIIIe siècle par sainte Blédine-la-Miraculée qui fut la jacquemaire supérieure d’un couvent pendant la première partie de sa vie, mais qui se consacra aux édifices bibliques pendant la seconde. De nos jours, le monastère est occupé par des moines ayant fait le vœu de silence. Une fois la porte franchie, plus aucune syllabe ne passe leurs lèvres. Voilà qui arrange mes épinards. Il est également précisé dans le guide que n’importe quel religieux peut sonner à la grille du monastère. Il est reçu sans avoir à fournir le moindre mot d’explication. Beaucoup de popes, déçus dans leur apostolat ou ayant eu des maux avec leur métropolite, se retirent ainsi au mont Phoscaos.

— Chère Berthe, dis-je, puis-je vous confier une mission délicate ?

— Si c’est dans mes moyens, accepte-t-elle.

— Nous allons nous faire conduire jusqu’à un certain embarcadère. Une fois là, nous ligoterons et banderons les yeux du chauffeur ; puis, Alexandre-Benoît et moi-même nous déguiserons en popes. Lorsque nous aurons pris le bateau, vous délivrerez le chauffeur et vous vous ferez reconduire en ville. Tâchez d’obtenir de lui qu’il ne dise rien…

— Comptez sur moi, promet la valeureuse femme.

Sa Majesté toussote.

— Après les primautés de ce voyou, tu crois que je vais le laisser seul avec Berthe ?

— N’oublie pas qu’une femme prévenue en vaut trois, le rassuré-je. Berthe sait maintenant à qui elle a affaire et tu penses bien qu’elle se tiendra sur ses gardes !

— Tu penses bien ! renchérit l’épouse. Il ne m’y prendra plus, le petit misérable.

Tout en parlant, elle coule un regard nostalgique au chauffeur. Ses yeux tombent sur un écriteau rédigé en plusieurs langues usuelles, telles que le sanscrit, le français, le colombin, l’arachnéen moderne, le nord-gougnafié, l’hépastol, le durillon, l’anglais, le rudérosier, l’autrichien, le suisse et l’étatsunien. L’écriteau recommande de ne pas parler au conducteur. Berthe est en train de se dire que cet interdit vise la parole mais non les actes.

Et des actes en puissance, il y en a autant en elle que dans l’étude d’un notaire !


[San Antonio – 61] – Salut mon Pope!
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